Un été à La Havane
Je me souviens toujours de notre été
Passé dans la ville aux mille colonnes
A la Havane où sans fin tourbillonnent
Les alizés comme un souffle entêté
La lumière lentement déposée
Sur les ailes de chrome des bagnoles
Vieilles américaines mais symboles
Colorées d’un passé décomposé
Je revois le grand sourire des vieux
Qui surprenaient quelquefois notre idylle
Mais toutes les cicatrices de l’ile
Pouvaient se lire au tréfonds de leurs yeux
Les rires d’enfants jouant torses nus
Dans les rues tout près de la Cathédrale
Ils rêvaient tout en se lançant la balle
De baseball et de pays inconnus
Les verres de rhum sortant de partout
Toute la fierté d’un peuple tragique
Mais debout au rythme de la musique
L’ombre d’Hemingway se penchait sur nous
Je sais je ne poserai plus mes pas
Sur les pavés du port de la havane
Sans toi j’ai peur des colères océanes
Notre vie change et tu n’y serais pas